CRUVELIER => PRADO PLAGE

Débranche tout !

Mercredi , c’est le jour des enfants , des activités récréatives , du partage avec les copains et de l’insouciance . Devant faire place nette à la maison pour 2h , je prends mon baluchon de parapente , mais pas plus motivé que cela car après 3 jours à en prendre plein les yeux dans les écrins , tout ne peut que paraître fade ….

Marcos travaille à Cuges mais veut se faire un petit plouf avant …. je décide donc d’aller à Cuges voir les copains et qui sait si j’arrive à me motiver avant d’aller faire les courses. Les prévis donnent soit est fort ou très faible selon les modèles . Si c’est fort j’irai peut-être au Garlab mais bon peut être pas … pas envie de marcher.

J’accompagne Marcos au col de l’Ange et fini par monter avec lui .

Au déco sud est c’est anémique, quelques bouffes de temps en temps mais le ciel, lui, laisse présager des conditions donnant possible la dérive vers Cassis. Les nuages dérivent en léger Nord-Est et léger Est en basse couches.

En rigolant on se dit que c’est le genre de potentiel à aller aux Calanques !!!!

Du coup ça me motive carrément, tellement que j’ignore le « c’est bon maintenant » de Marcos, qui me parie sa voile que je ne peux pas ne pas faire le plaf, parce que j’attends mieux et que je tchatche encore avec les copains. Pourtant le Doc nous montre bien que c’est bon et nous nargue de bien haut !!!!

Puis calme plat, quand on se bouge enfin le popotin et que je m’élance en me disant que je trouverai toujours quelque chose et cela se fini par un bon plouf de chez plouf en bonne compagnie. Un de nos philippe un peu plus patient s’en sortira magistralement jusqu’au nuage.

En bas les loosers se disent qu’ils méritent bien un autre plouf de compensation avec les nouveaux venus , dont notre instit préféré !!!

On remonte à l’est qui entre-temps s’est mis en régime de brise et tout ce beau monde tente de décoller côté ouest .

Avec Manu on se regarde, dubitatifs, et décidons de profiter du retour de la navette pour se faire déposer sur le chemin du Cruvelier, histoire de voir si on va pas criser avec les brindilles dans les suspentes !

On s’égare et mettons plus de temps pour y aller que si on était parti du col de l’Ange. Mais bon, c’est la journée qui veut cela … quand ça veut pas et bien … ça ne veut pas ! En revanche notre instit Yves réussi a ressortir de Cuges sud et se promène au Cruvelier et repart balader.

Arrivé au déco, c’est bien face, un peu faiblard il est vrai, mais on ne traîne pas pour se préparer car il est déjà 15h30 et que tout passe bien dans l’ombre.

Nous on est à la limite, ce sera peut-être notre chance de profiter du contraste ombre/soleil de 16h . 

En cherchant un peu on finit par trouver de quoi monter au plaf qui est en dessous de 1300m. Je gratte un peu histoire de tenter Roquefort avec un vent favorable, du coup on se perd de vue avec Manu.

Je suis en mode « on s’en fout » , il est tard , il y a peu de soleil pour l’activité au sol, mais je DÉBRANCHE TOUT ces capteurs du cerveau qui te brident dans le raisonnable : tant pis si je galère pour le retour à la voiture, ce n’est pas tout les jours qu’il y a du Nord-Est faible qui dérive vers la côte avec de l’Est en couche médiane et sud-est en bas juste au dessus de la brise.

 

 

En jouant sur mon placement j’arrive sur Cassis à 900 m , assez haut pour envisager d’attaquer les faces Est du début des Calanques qui me font de l’œil depuis des années.

Je cherche dans l’ombre un départ de thermique. Je suis à 600m et au pire je sais que j’ai de quoi raccrocher une arrête en sud-est en face Sud du Puget, pas trop sous le vent, qui est faible, qui pourrait me donner une seconde chance ou au pire me donner un relais pour poser à contre-pente près de la route de la Gineste (testé la semaine précédente dans un plan loose au Puget en Est). Finalement je trouve dans une dérive Sud-Est au niveau d’une longue arrête qui mène vers le Puget : je remonte à 900m sous un nuage, et je dégage vite avant de me faire pomper .

Je sais par expérience que j’ai assez pour raccrocher le col de Sormiou et glider vers la Mounine aidé par le petit Sud-Est .

 

 

Je profite à fond de la vue et arrive au dessus de la Mounine où je trouve un petit thermique, toujours dans l’ombre, qui me permet de dépasser les crêtes de 100m et d’envisager une transition vers les plages du Prado, avec une finale au dessus de l’eau et les pieds à 2m du bord dans du sable !!!!!

 

Il est temps de tout rebrancher et réfléchir au retour, au pire j’irai dormir chez ma famille. Manu me propose de venir me chercher, ainsi que Fred de Marseille (merci les copains , vous êtes EXTRA!!!). Poser au Prado est plus facile pour prendre rapidement le 19 qui va direct à Castellane d’où part le 100 pour Aubagne où Yves et Manu au téléphone me disent que je pourrai trouver une navette bus pour Cuges. Le retour se fera en 2h et 4,80€ : allez vous plaindre du service public après ça !!!!!

Ce qui est bon avec le parapente c’est qu’au détour d’un vol classique, tu peux te retrouver dans une aventure extraordinaire pour peu que tu oses tenter ta chance (en restant dans ton champ de compétence bien sûr) , et accepter l’incertitude, renoncer au confort. Après tout c’est de l’Aventure pour pas cher, car on est pas en plein cœur de l’Himalaya !!!! Alors hardi les gars, la prochaine aventure, même modeste, de je ne sais pas qui, je me languis déjà de la lire !!!!