Stéphanie la star du jour

Stéphanie, en stage siv à Annecy, nous a fait une belle démonstration de fermeture asymétrique, suivie d’une belle cravate, d’une autorotation et d’un beau jeté de secours ! Merci pour cette démonstration très intéressante car proche de ce qui peut se passer dans la vraie vie, comme l’a expérimenté en vrai Yves quelques jours plus tôt à Cuges. Lui ne tire pas le secours et arrive à tenir le cap de sa D4 et à poser quasi vertical entre les arbres dans un jardin au col de l’ange… 

Les images qui bougent…

Je me risque à une petite analyse. Les commentaires contradictoires sont les bienvenus afin d’améliorer la compréhension et la sécurité collective.

Le vrac lui-même : Il s’agit d’une fermeture asymétrique classique au départ. Mais celle-ci est très dynamique. Stéphanie tire fort et vite sur tous les A. Ce qui la déséquilibre dans sa sellette, elle se fait balancer tandis que la voile commence à entrer en autorotation. Le gros tiers d’aile fermé se prend dans le suspentage lors de ces accélérations asymétriques et on a une belle cravate qui tire… L’autorotation est asymétrique avec une accélération non uniforme ce qui met des coups de boost au pilote et complique encore la situation… Calmement après quelques tours elle arrive à contrer la rotation avec un contre sellette et aussi du frein. Elle arrive à conserver un cap toujours en contrant, mais lorsqu’elle essaye de provoquer une fermeture pour tenter de décoincer la cravate, son contre est moins efficace et la voile repart fort en autorotation. Elle est bien secouée, contre et freine. Mais ce coup-ci le contre aux frein intervient alors que la voile a moins de vitesse et le coté ouvert décroche dans la foulée (rappel la vitesse de décrochage augmente avec la charge alaire donc le contre aux freins doit être dosé…), suivi d’une abattée et d’un nouveau départ en autorotation rapide. Là, vu la hauteur, il n’est plus question de tenter quoi que ce soit et l’instructeur lui dit de jeter le secours. 

Le jeter de secours est très rapide et impeccable ! Moins de 2s entre l’ordre de l’instructeur, attraper la poignée sur le coté de la Delight3, extraire le pod et le lancer ! Le lancer est franc, d’un seul geste, rapide et sûr dans une direction légèrement au dessus de l’horizon et à l’opposé de la voile ce qui permet une ouverture très rapide avant que la voile en autorotation revienne. Car le risque dans cette situation c’est un lancer moins franc, une ouverture moins rapide et un secours qui se prend dans le suspentage de la voile en autorotation… Pas glop !

La suite, on constate un effet miroir entre le secours et la voile, mais pas d’oscillations et elle est trop bas pour avoir le temps de ramener sa voile et limiter les interférences voile/secours. 

Elle nous dira si l’eau était bonne !! wink2

En tout cas cette situation est la situation typique de vrac difficile à récupérer dans la vraie vie. Ici Stéphanie avait déjà fait 3 essais sur tyrolienne et avait été briefée par l’instructeur sur le secours avant le siv. On peut voir que ça a été payant et efficace. Bravo Madame ! 

Moi il m’est arrivé une fermeture moins ample avec une cravate de bout d’aile sur la King et c’est parti très vite et j’ai dû contrer fort. Comme elle, dès que j’ai relâché un peu en essayant de provoquer une fermeture coté cravate pour décravater, l’aile est partie fort en rotation et mon contre qui a suivi, trop fort par rapport à la vitesse a décroché le coté ouvert, puis dans l’action j’ai aussi décroché le coté cravaté qui s’est décravaté, puis bras haut et vol droit pour poursuivre… La différence c’est que j’avais 2500m de gaz sous les pieds et donc avais du temps. Mais faire secours avec beaucoup de gaz sous les pieds n’est pas le moins stressant car ensuite on a le stress de savoir où on va tomber… Autoroute ? Rivière ? Ville ? Usine  ? Voie ferrée ? champ ? Maison ? etc. C’est pour ça que j’ai un Rogallo entre autres, en plus du fait qu’il s’ouvre très vite, plus rapide qu’un secours classique, que son taux de chute est autour des 2/3 m/s au lieu des 5/6 pour un classique et qu’en plus il est dirigeable ce qui permet d’éviter l’autoroute ou l’immeuble par exemple…

Dans ce genre de situation on a une décision délicate à prendre : Faire secours ou tenter de poser tel quel ? Selon la hauteur, l’environnement, le type de secours, l’expérience du pilote, la cravate qui tire plus ou moins, le type d’aile, la décision sera différente et appartient au pilote. Mais encore une chose c’est la viscosité mentale. Stéphanie a dit qu’elle n’avait pas du tout géré la hauteur / eau. On peut se dire que dans la vraie vie elle y aurait pensé, ou pas… ! Car la viscosité mentale liée au stress nous focalise sur la voile et nous fait oublier qu’on se rapproche rapidement du sol (-20/-25 m/s en autorotation ! ) Combien de pilotes ont impacté sans tirer le secours ? 

 

En tout cas bravo à Stéphanie pour sa technique et son sang-froid. 

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  1. Marcos

    Bravo Stéphanie pour bien garder son sang froid et rester à l’écoute des consignes, du l’importance de faire des stages SIV,  ça nous aide à comprendre beaucoup de choses et voler plus sereinement à la condition de faire dans une structure sérieuse  

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