Décollage vent fort ?

Comment se faire mal pour rien ? En voici un exemple : 

Ce pilote que je ne connais pas se prépare à décoller. On est en Corse, apparemment il y a 3 jours. Je ne connais pas le site. Il est apparemment seul à se sentir… Du monde le regarde… Du coup certainement une incitation à ne pas renoncer. Il est au sommet et visiblement bien exposé dans une combe. Bref un beau venturi. 

Sa voile est une swift 5 de chez Ozone, ce qui fait penser que le pilote est suffisamment expérimenté pour voler dans des conditions toniques.

Vu les rafales, on comprend vite que la vitesse de vent est aux alentours de 30_35 avec des rafales à peut-être 40+ sur la compression…

Ça rappelle le décollage de Chrigel Maurer à la XPyr il y a quelques années…

Mais là visiblement on n’est pas à la XPyr, ce n’est pas Chrigel. Du coup deux conclusions : 

  1. On n’est pas en mode compétition marche et vol. Il n’y a donc aucun intérêt à décoller à ce moment là. Même si le déco avait été réussi.

Donc règle N°1 : toujours peser l’intérêt d’un vol par rapport au risque encouru. J’ai vu trop d’accidents bêtes sur des petits sites dans des conditions qui ne promettaient au mieux qu’un vol inconfortable.

 

  1. Question technique, il a l’air assez serein au départ, et ne prend pas assez en considération les rafales. Sa voile va se faire soulever presque en douceur, il ne sent pas la nécessité de courir vers elle comme il se doit dans ces conditions, et puis il se fait catapulter ! 

Ensuite c’est la débandade, il s’accroche à ses freins ce qui n’aide pas la voile à revoler mais vu la configuration et la rapidité du décollage on va pas le blâmer… Puis il passe derrière le déco, pris qu’il est dans le venturi. 

Pour finir on voit sa voile plonger vers le sol prisonnière des rouleaux en arrière. 

Bilan : deux lombaires

Donc règle N°2 : Ne jamais sous-estimer la possibilité de catapultage en cas de vent fort. Courir le plus rapidement possible vers l’aile dès qu’elle amorce la montée, tempo forte et brève et retournement dans la foulée pour être en position de piloter.

 

Tout ça évidemment plus facile à dire qu’à faire. Mais comme on est pas en mode x-alps, le plus simple est d’attendre de meilleures conditions…

Comme dit le proverbe « Quand c’est bon presse-toi (et n’attends pas que ça devienne meilleur), mais quand c’est pas bon ne te presse pas (et attends que ça le fasse éventuellement) …

Comme m’a dit un jour un pilote expérimenté (que je ne nommerai pas mais dont le prénom commence par Y…). T’as toute la vie pour faire des beaux vols. wink2

 

 

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  1. Marcos

    Salut Pierre, c’est exactement ça, merci

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