Bon, comme toute bonne histoire, ça commence par un gars qui te vend du rêve.
Marcos arrive à nous persuader Nico et moi de se taper des heures de route lundi matin pour aller faire une séance de géométrie.
Oui, parfaitement, ce gars est un pur scientifique qui analyse convection, instabilité conditionnelle, géopotentiel, variation des vecteurs afin de réaliser un schéma géométrique qui ressemble à un triangle.
Bref, on se retrouve à décoller avec les locaux, au déco Sud-Sud-Est, qui ont le même objectif : Tandré-Digne-Dormillouse-Tandré. Il est 11h30 (10h30 de l’heure d’hiver). C’est tôt mais il faut y aller car on sent bien que ça ne va pas rester Sud bien longtemps.
Aujourd’hui j’ai promis d’arrêter d’enrouler jusqu’au plaf tous les thermiques que je rencontre pour voler plus vite et qu’ils ne m’attendent plus 2h que je pose en fin de convection.
On s’extrait et je pars dare-dare sur le premier relief à l’ouest suivi de Nico …. Notre champion étant encore en basse couche.
Avec Nico on se place bien mais on perd un peu de temps au Cousson pour essayer en vain de faire un beau plaf pour la transition sur Dignes. Fidèle à ma promesse on se contente de trop peu pour transiter, un petit thermique me permet de rejoindre le déco de Courbons tandis que Nico radasse tellement bas que je pense qu’il va poser.
Là impossible de sortir, l’air vient tantôt du sud-ouest ou du nord-ouest : je pose dans un champ tandis que Nico a réussi à remonter je ne sais par quel miracle et rejoindre le déco de Courbons lui aussi.
Les locaux sont aussi au tas, seul notre Marcos ( en fourbe ) nous passe sur la tête et enchaîne sur la bigue.
Je plie vite le barda et remonte vers un déco sauvage juste au nord du déco officiel qui pue trop le déco ammenagé.
Je peux assister à la bataille de Nico qui ne lâche rien, dégringole, et juste quand je pense arriver à dépasser sa hauteur à pied, je lui lance des cris d’encouragement qui, croyez-le ou non, déclenchent un thermique qui lui permet d’enfin remonter et puis finalement de s’en sortir.
Il a dû laisser un litre d’eau depuis qu’il enchaîne les combats dans la zone. C’était beau à voir quand même !!!
Voile en boule dans une végétation rase, le déco se passe sans anicroche et bingo me voila reparti dans la course avec moins d’une heure de retard.
J’étais parti plein de bonnes intentions et voila que je suis, encore et toujours, à la traîne.
Comme j’ai pas de jus dans la radio je sais pas où sont les autres, du coup je passe direct par le blayeul pour gagner du temps pour rejoindre la blanche.
C’est bien péchu mais ça monte enfin haut et à 3000, je me sens tiré d’affaire pour rejoindre la blanche, de plus bien haut grâce à un relief intermédiaire au passage.
La logique aurait été de virer direct vers le sud pour rattraper mon retard, mais bon vu que je suis de toutes façons seul, je remonte quand même tourner Dormillouse avec des bons plafs à plus de 3000.
Je pense reconnaitre en y allant la voile de Marcos perchée très, très haut.
Le retour est plus que tonique, mais ça fonctionne assez bien à condition de mettre le premier barreau. J’ai droit à une bonne assym de 50%, mais la cravate se défait sur un bon pumping, du coup je ne perds quasi rien.
C’est un bon rock au milieu de la valse des innombrables planneurs, qui m’amène à passer par le relief derrière côte longue que je ne connais pas. Toujours profiter pour découvrir de nouveaux coins, ça rend ce retour vers Tandré moins chiant. Par contre c’est super joli avec plein de neige sur les sommets et dans les vallées en Nord de la blanche.
Après être passé sous les crêtes et remonté par un flux étrangement orienté en Nord-ouest sur la montagne de Chamatte à l’Est de côte longue ( à ne pas confondre avec la crête de chamatte qui est à l’Est de Tandré). Je pars remonter patiemment vers le fond de la vallée de thorame pour finir de remonter le Verdon vers Saint-André dans un flux qui est passé plein Sud, super désagréable. C’est ambiance Ok Coral où je dois faire ce que je déteste le plus : du poulie-poulie avec la voile qui bouge dans tous les sens et enroulant tous ce que je peux pour finalement arriver in-extremis en dérivant un peu le sud vers l’ouest, tout au bout de l’énormissime attero de Tandré. Je remonte poser la voile devant aérogliss en la tenant sur la tête, histoire de gagner quelques mètres de presque vol.
Les copains sont là, depuis au moins 1h30 …. Et comme d’hab ils m’attendent avec une grosse banane à la place des dents, même pas étonnés !!!!
C’est bien la preuve qu’il ne sert à rien d’aller contre la nature, tortue du vol libre je suis, tortue je reste.
La prochaine fois j’enroule tout et j’arriverai peut-être à la nuit !!!!
Une très bonne journée entre rapaces … Mais bien fatigante …..
Mig
Marcos : https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20316848
Nico: https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20316852
Quel combat au dessus des falaises de grimpe avant Courbon ! Quasi 30 minutes waw